Super salaire
Les super salaires des hauts dirigeants ne cessent de croître alors que le revenu de la casse moyenne plafonne et que la précarité se développe dans les pays industrialisés.
Il est cependant naturel dans un système économique basé sur la compétition de récompenser les plus méritants.
Dans ce contexte, quels sont les arguments des défenseurs des supers salaires et quelles sont les raisons qui les rendent irrecevables pour ceux qui sont contre?
La motivation
Une idée couramment admise est que la volonté de travailler augmente en fonction du salaire. Selon les défenseurs de cette théorie, plus un employé a un salaire élevé, plus sa motivation augmente. Cette attitude du travailleur s’explique par le sens du devoir, en d'autres termes, par la nécessité morale de justifier le montant perçu.
Une autre hypothèse contredit cependant cette théorie. La productivité d’un employé aurait plutôt tendance à diminuer si son salaire augmente dans des proportions démesurées.
Le volume de travail
La majorité des observateurs concluent qu’un salaire élevé découle d'un travail conséquent. Le volume de travail comprenant également les responsabilités qui en découlent. Un chef d’entreprise a des responsabilités envers ses employés, ses fournisseurs, ses clients.
Est-ce que l'accumulation de toutes ces charges ne justifie pas un traitement salarial aussi élevé ?
Constatons simplement que de nombreux chefs d’entreprises partagent les mêmes responsabilités sans toutefois toucher les mêmes salaires.
L’importance de l’entreprise
Un autre argument est le volume d’affaires et les bénéfices réalisés, selon le type d'entreprise. Une multinationale justifiant des revenus plus élevés aura nécessairement des salaires correspondants. Un entrepreneur dont la fabrique produit au niveau international et dont les responsabilités sont plus grandes mérite donc plus.
Cet argument ne résiste pas à une analyse historique des entreprises de même niveau, dont les responsables n'ont jamais reçu de rétributions aussi élevées.
La qualité du travail fourni
Les supers salaires se justifient par la qualité du travail fourni. Assurément on ne demande pas à un chef de travailler comme une bête de somme. Ce sont les résultats à la fin de l’exercice comptable qui comptent. Si notre industriel trouve l’invention ingénieuse qui permet de doper les ventes, qu'il passe son temps à la plage ou à jouer au golf n'enlève rien à ses mérites. Dans ce contexte, le super salaire est une manière de récompenser un entrepreneur particulièrement brillant.
Est-ce que cette image de bienfaiteur providentiel reflète réellement la réalité ?
N'y a t-il pas d'autres facteurs que les traits de génie pour expliquer la réussite d'une entreprise ?
La compétition
La compétition accrue entre les entreprises et la nécessité de s’assurer les services de dirigeants particulièrement efficaces passe obligatoirement par des rémunérations salariales conséquentes. Accessoirement, les chefs d’entreprise d'envergure, dans un marché toujours plus globalisé, représentent une denrée assez rare. Leur octroyer un salaire en proportion à leurs mérites est donc la seule manière d’assurer la pérennité d'une entreprise.
L’idée qu’il y aurait une pénurie de patrons brillants est intéressante, mais ne reflète pas la réalité. La tendance est plutôt de se fier à des chefs qui on déjà fait leur preuve. L’âge avancé des capitaines d'industrie explique cette recherche de la sécurité des résultats.
Comme aucune entreprise de renom n’ose prendre des risques dans le choix de ses managers, ceux qui on fait leur preuve s’incrustent tout naturellement et deviennent encore plus exigeants.