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Illusions

Définition de l’illusion : Erreur de perception causée par une fausse apparence. Interprétation erronée. Apparence dépourvue de réalité. Opinion fausse.
L’illusion est communicative. De nombreuses personnes cherchent et parviennent à faire illusion.

Elles recourent à la duperie, consciemment ou inconsciemment, en donnant une apparence flatteuse d'elles-mêmes.

Les illusions dans le couple

« Il croyait au mariage. C’était sa dernière illusion » - Maurois
Illusion de changer son conjoint.
Illusion que son conjoint changera.
Illusion que la situation changera quand le conjoint aura changé.

La situation se complique quand les illusions se partagent. Dans beaucoup de relations un des partenaires a un ascendant psychologique sur l’autre. Ce qui le conduit à prendre des décisions pour son partenaire. Ce dernier, dans une position passive, forme l’illusion que ses besoins seront comblés, sans devoir les exprimer directement. Quant au conjoint actif, il interprète l'inertie de l’autre comme un signe d’approbation.
Malheureusement, les illusions construites sur un malentendu réciproque, risquent de provoquer de grandes désillusions.

Les illusions deviennent inextricables quand elles s’additionnent et se juxtaposent.
L’illusion de changer son conjoint se base sur l’illusion que ce changement résoudra un problème relationnel. Or ce problème est généré par une analyse fallacieuse de la situation du couple. En d’autres termes, le problème relationnel créant toutes ces illusions est lui-même une illusion.

Le rêve et l’illusion

Caresser une illusion comme dans un rêve.
Pour ne pas entretenir de vaines illusions, faut-il alors renoncer à rêver ?
Ce qui est regrettable, n’est donc pas tant d’avoir des illusions, que de ne pas parvenir à les réaliser ou de ne pas être conscient qu’elles ne peuvent l’être. Dans le dernier cas, l’aveuglement perdure car il implique le refus de considérer la probabilité de l’échec. Ce qui ne conduit pas au désenchantement tant que le sujet ne fait pas la différence entre le rêve et la réalité. Les réveils tardifs sont parfois brutaux !

« J’ai rarement éprouvé des désillusions, ayant eu peu d’illusions » - Flaubert

Qui vit sans illusion ?
Dans une certaine mesure être sans illusion est un signe de stérilité, d’indigence, un aveu d’impuissance.
Sans cette capacité de rêver, ne perdons-nous pas une des dimensions essentielles de l’être humain ?
Une personne sans illusion, ne devient-elle pas pragmatique au point de se trouver dépourvue de joie de vivre et de fantaisie ?
Qui aspire à vivre avec une telle personne ?

Pourquoi se nourrit-on d’illusions ?
L’illusion est un rêve entretenu dans l’espoir d’obtenir une gratification. Parfois l’illusion se suffit à elle-même : c’est la gratification recherchée.

Quels sont les conséquences des illusions ?
Quand le désenchantement pointe son nez, l’illusion plie son chapiteau. La fête est finie.
Une illusion éternelle permettrait de ne jamais connaître de désillusion. Ce suprême idéal se heurte à deux réalités incontournables ; la douleur et la mort. Toute illusion doit prendre fin. Cette certitude doit nous donner le courage de la combattre lorsqu'elle est stérile.

Formation des illusions

Comment se forment les illusions ?
L’analyse statique de la réalité, sans considérer son développement futur génère beaucoup d’illusions.
Beaucoup de couples espèrent qu’un élément extérieur à leur relation, comme par exemple la construction d’une maison, pourra contribuer à leur bonheur.
Pour que cette idée soit valable, il faut d’abord que le rêve devienne réalité. Dans un délai raisonnable. Car plus le temps nécessaire à la réalisation d’un projet est long, plus la situation apportera son lot d’imprévus. Pas toujours négatifs, mais rarement conformes à nos souhaits. Il en découle qu’un projet qui nécessite trop de temps est rarement un choix avisé.

S’il est judicieux de pouvoir disposer assez rapidement d’une chose désirée, il est encore plus sage de pouvoir s’en défaire aisément.
Phénomène assez courant, notre couple s’endette pour acheter sa maison. D’une certaine manière, il scelle son destin à l’objet de son attachement. La mobilité du couple s’en trouve réduite, son horizon se rétrécit.
Il « possède » certes une demeure mais plus le loisir d’en changer. Fort heureusement, ce désagrément ne trouble pas la quiétude bucolique des lieux. Si nous n’avons pas les moyens d’élargir nos rêves, l’environnement les rétrécit. Les champs avoisinants où gambadaient encore hier les enfants se construisent. Les villas poussent comme des champignons. Les façades des habitations remplacent le coucher de soleil sur les collines.
Lorsque nous ne payons pas rubis sur ongle l’objet de nos rêves, il ne nous appartient pas. Les obligations contractuelles brisent nos illusions. Nous ne sommes plus maîtres de notre destin.

Très souvent nous remplaçons une illusion par une autre. Si la maison ne représente plus la source de satisfactions escomptée, elle continue néanmoins à alimenter une autre illusion : que les enfants y trouvent leur bonheur.