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Dopage et sport

Malgré l’élimination des brebis galeuses, le dopage est devenu un phénomène récurrent dans le sport. La méthode classique de répression par le contrôle antidopage et la punition des coupables ne semble pas éradiquer le mal.

La logique du dopage dépasse les intérêts personnels des sportifs impliqués. La cure de ce problème complexe suppose une analyse systématique de ses causes et de ses effets.
L’absorption de produits pour améliorer la performance est une pratique vieille comme le monde. Le terme de « mal » semble inapproprié quand nous constatons à quel point les sportifs qui recourent au dopage n’ont pas particulièrement la conscience de mal agir. Sans s’interroger sur les éventuelles conséquences de son geste, le sportif ingère un produit dopant de la même manière qu’il grignote une barre vitaminée.
Par ailleurs, la plupart des substances interdites sont des médicaments couramment délivrés en pharmacie.

Équité sportive

Il est important de souligner que la problématique du dopage fait passer au second plan les raisons de son interdiction.
La conduite éthique de tout sportif implique qu’il se conforme à un règlement identique pour tous. Le dopage est condamnable parce que le sportif ne respecte pas les règles du jeu. Ce n’est donc pas le recours à des substances dopantes qui est incriminable en soi ; mais leur utilisation dans un contexte qui exige leur interdiction. En supposant que le chocolat devienne lui aussi une substance prohibée, en prendre dans le cadre d’une compétition sportive deviendrait répréhensible, et non le chocolat en tant que tel, qui continuerait bien évidemment à être dégusté avec autant de plaisir dans un autre contexte.

Si toutes les substances étaient autorisées, sans restriction aucune, le dopage n’existerait certes plus, mais l’équité sportive n’en serait pas pour autant garantie. Car d’autres règles la composent, et les premiers à les enfreindre seraient certainement ceux qui pratiquaient le dopage alors qu’il était illégal.

En conclusion, ce qui est insupportable dans le dopage n’est pas le dopage en soi, mais la constatation que le sportif qui y recourt est un tricheur. Un tricheur qui abuse les autres participants, ses coéquipiers, les médias et finalement le public.